Figure humaine avec arc - Valtorta, Espagne

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PISTES AUDIO et TEXTES des commentaire pour le musée

La grande nacre de Méditerranée,

Scientifiquement connue sous le nom de Pinna nobilis, la grande nacre de Méditerranée appartient à la famille des Pinnidae. Il s’agit de l'une des plus grandes espèces de bivalves, pouvant atteindre une longueur de coquille allant jusqu'à un mètre. Sa coquille est allongée, étroite et généralement de couleur brunâtre à jaunâtre. Elle se trouve principalement dans les eaux peu profondes de la mer Méditerranée et de certaines parties de l'océan Atlantique. Ces mollusques sont souvent enfouis dans le sable ou la boue, avec seulement une petite partie de leur coquille visible. Comme la plupart des bivalves, la grande nacre se nourrit en filtrant les particules alimentaires présentes dans l'eau à l'aide de ses branchies. En raison de sa taille imposante et de la beauté de sa coquille, la grande nacre a été utilisée à des fins décoratives et artistiques. Dans certaines cultures méditerranéennes, la grande nacre a pu avoir une signification symbolique ou rituelle, ce qui pouvait conduire à son utilisation dans des contextes culturels spécifiques. Cependant, en raison de sa taille et de sa rareté, l'utilisation de la grande nacre est aujourd'hui limitée et soumise à des réglementations strictes en raison de préoccupations de conservation.

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Maquette du site de la Font-aux-Pigeon

Cette maquette au 1/20ième vous présente le site de la Font-aux-Pigeons tel qu’il devait se présenter au Mésolithique. De gros rochers, encore présents aujourd’hui, étaient utilisés afin de dresser et caller de hauts rondins de bois contre la paroi. Des branchages plus fins y étaient fixés perpendiculairement, le tout étant peut-être recouvert de peaux de bêtes. A l’époque, la zone était extrêmement riche : la chaîne de la Nerthe fournissait de nombreuses espèces de gibiers comme le daim, le cerf élaphe, le chevreuil, l’Auroch, le Grand Tétra, le sanglier, et beaucoup de lapins ; la plaine côtière offrait de nombreuses baies ainsi que des fruits ; le marécage, futur étant de Berre était peuplé de nombreuses espèces d’oiseaux, chassés à l’arc. Leurs œufs fournissaient une source de nourriture non négligeable. Enfin, la mer se trouvait à 1h30 de marche. Les habitants de l’abri étaient bons pêcheurs comme le prouve l’abondance des restes de poissons retrouvés sur place. Toutefois, contrairement à la plupart des sites de la même période, aucun hameçon n’a été retrouvé. Nous ne pouvons que supposer que les hommes pratiquaient la pêche au filet. Enfin, au bord de l’eau, le roseau massette, servait à tout : les branches permettaient de faire du feu ou des flèches tandis que le rhizome, séché, torréfié et réduit en poudre, servait de farine. Les feuilles servaient même à faire des sandales ou des cordages.

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Pointe de flèche en cuivre dite « de Palmela »

La pointe de flèche en cuivre dite « de Palmela » est exceptionnelle. En effet, le cuivre ayant une température de fusion très basse, les objets en cuivre brisés étaient systématiquement fondus afin de réutiliser le métal. La trace de coulures trouvées sur le site prouve que cette activité métallurgique était bel et bien réalisée sur le site même du Fortin du Saut. La technique métallurgique utilisée pour réaliser des pointes de flèches en cuivre est bien connue. La première étape consiste à extraire du minerai de cuivre avant de le chauffer pour isoler le cuivre métallique. Ce processus, appelé réduction, peut être réalisé par diverses méthodes, telles que la fusion dans un fourneau à feu ouvert.
Le cuivre brut obtenu à partir de la réduction peut contenir des impuretés. Il convient alors de l’affiner par une seconde phase de fusion à température plus élevée. Le cuivre pur est ensuite chauffé et martelé pour obtenir la forme désirée, telle une pointe de flèche. La pointe de flèche est ensuite affûtée pour créer une arête tranchante avant d’être refroidie lentement pour éviter les distorsions ou les fissures indésirables. Une fois la pointe de flèche formée et affûtée, elle peut être polie ou finie pour améliorer son apparence et ses propriétés aérodynamiques. Elle est ensuite montée sur l'extrémité d'une flèche en bois via l'utilisation de colle à base de résine, de tendons ou d'autres matériaux pour fixer solidement la pointe à la hampe de la flèche.

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Une tasse à poucier

La tasse qui vous est présentée dans cette vitrine, bien que dépourvue de sa principale caractéristique, est ce que l’on appelle une tasse à poucier. Celles-ci sont normalement pourvues d'une lèvre évasée et d'une anse qui est spécialement conçue pour être saisie avec le pouce. Cette anse à poucier offre une prise ergonomique et facilite le versement du contenu de la tasse. Il s’agit du type de tasse le plus usité à cette époque. Comme vous pouvez le constater, le décor des céramiques consiste le plus souvent en un motif de bandes associées à un décor géométrique.
En dessous, vous pouvez admirer la restitution d’un grand vase en céramique à partir d’un petit nombre de tessons. Il peut paraître étonnant que les céramologues parviennent ainsi à reconstituer un vase entier à partir de si peu de restes. Cela s’explique par l’importante base de données de céramiques existant actuellement. En analysant attentivement les caractéristiques des fragments retrouvés et en les comparant aux récipients similaires de la même période, il est possible de retrouver la forme de la céramique d’origine et de la reconstituer, aussi importantes les lacunes soient-elles.

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L’ancien escalier d’honneur

L’ancien escalier d’honneur, dont vous voyez ici les vestiges, s’étendait du centre de la pièce jusqu’à la porte à voûte en berceau. Au-dessus de cette dernière, une seconde porte permettait d’accéder à l’étage. Une photographie d’un escalier similaire, au-dessus de la vitrine à votre droite, permet de donner une idée de son aspect d’origine (bien que sans doute beaucoup plus modeste). Si celui-ci voulait susciter l’admiration du spectateur, il a néanmoins été réalisé avec des matériaux de récupération. Il en est de même pour la porte voûtée citer précédemment. Cela est visible au niveau des chapiteaux qui ne sont pas symétriques. C’est également le cas des deux piliers de la rampe d’escalier exposés sous les arbres généalogiques et dont les parties latérales sont asymétriques. L’utilisation de matériaux de récupération a permis de baisser les coûts de construction de cette demeure. Elle n’était de toute façon pas destinée à recevoir de visiteurs importants.

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Vase en céramique

Ce vase en céramique, comme d’autres retrouvés sur le site du Fortin du Saut, est dit « Campaniforme ». Les céramiques campaniformes sont des récipients en forme de cloche inversée, caractérisés par une base élargie et une lèvre étroite. Ces poteries étaient souvent ornées avec des décors de cordes, comme ici, mais aussi avec des motifs géométriques incisés ou estampillés. Le Campaniforme fait référence à une culture archéologique, caractérisée par ces fameuses céramiques. Cette culture s’est rapidement diffusée à travers l'Europe, avec des influences s'étendant de la péninsule ibérique à la Scandinavie. On pense que cette diffusion pourrait être liée à des mouvements de populations, à des échanges commerciaux ou à d'autres formes d'interactions culturelles. Bien que l'agriculture et l'élevage aient continué d'être des activités économiques importantes, le Campaniforme a également vu une certaine diversification dans les modes de subsistance. En somme, cette culture marque la transition entre le Néolithique et l’âge des métaux.

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Galet gravé

Ce galet en pierre non locale est une véritable anomalie au sein du site de la Font-aux-Pigeons. De couleur gris-bleu, il a été brisé anciennement en trois fragments dont deux seulement ont été retrouvés. Il manque donc l’extrémité supérieure. Le fragment le plus grand était planté verticalement dans le sol tandis que le second était mêlé au cailloutis. Une fois les deux morceaux assemblés, le galet mesure 21,5cm. Constitué de schiste dur, il est gravé sur les deux faces de traits exécutés probablement au silex. Ceux-ci dessinent sur une face, une série verticale de triangles hachurés prolongés par une ligne en zig-zag, et sur l’autre, un trait vertical continu coupé transversalement par des stries perpendiculaires. Le mésolithique français a livré très peu de témoignages d’art mobilier. La position plantée à la verticale du galet du Grand Abri renvoie aux galets plantés en cercle de l’abri castelnovien de l’abri de Montclus au bord de la Cèze dans le Gard, mais aussi à ceux plus anciens des sites de la Montade à Marseille et à l’abri des bœufs à Ventabren. Ces objets ont peut-être fait partie d’une mise en scène rituelle.

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Poignard en bronze

Si l’on parle d’âge du Bronze, c’est évidemment à cause du métal du même nom qui va apparaître et supplanter peu à peu la pierre durant cette période, pour les outils agricoles comme pour les armes. Le bronze est un mélange de cuivre (90%) et d’étain (10%). Or, ces matériaux sont naturellement absents de Provence. Le cuivre doit être amené des Alpes, tandis que la source d’étain la plus proche se trouve en Cornouailles (la Grande Bretagne actuelle). Ainsi, les échanges deviennent une étape obligatoire pour obtenir du bronze. Les grecs, inventeurs de la navigation et du cabotage vont rapidement devenir les maîtres de cette activité. Ils disposaient d’ailleurs d’une avance technologique. En effet, ils ont maîtrisé la métallurgie du bronze bien avant les populations du sud de la France. Ils vont alors nous échanger le cuivre, l’étain et le bronze contre de l’or, de l’argent et des fourrures, matériaux davantage répandus dans nos contrées.

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Un vélomoteur d'autrefois !

Nous sommes ici en présence du second deux-roues motorisé par Peugeot lui-même, le tout premier étant le 2HP type C sorti en 1903. Ce vélomoteur 2 HP de type D est un 300 cm3.
En 1904, la marque au lion propose trois motos dans son catalogue, toutes équipées d'un moteur Peugeot. L'augmentation de la puissance par rapport au premier modèle de 1903 permet d'améliorer la fiabilité. Le réservoir d'huile, jusqu'alors placé derrière celui de l'essence et du compartiment de piles est désormais à l'avant. Cela permet une utilisation plus aisée de la pompe à huile manuelle. Ce modèle est équipé d'une fourche rigide mais on pouvait recevoir en option une fourche élastique Truffault pour la modique somme de 70 francs de l'époque. D'autres options étaient également disponibles comme la transmission par chaîne à 100 francs ou par arbre et pignons d'angle à 150 francs. Son prix à la sortie ne nous est pas connu mais le modèle type C de 1903 était vendu 850 francs.

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Les ammonites

Les ammonites étaient des mollusques céphalopodes éteints, apparentés aux calmars et aux pieuvres d'aujourd'hui. Ils ont prospéré dans les océans pendant plusieurs centaines de millions d'années, de l'ère dévonienne jusqu'à l'extinction massive à la fin du Crétacé. Les ammonites avaient une coquille extérieure en forme de spirale, généralement compartimentée, avec des chambres remplies de gaz pour réguler la flottabilité. En tant que céphalopodes, les ammonites avaient une tête bien développée avec des tentacules. Leur mode de vie était probablement similaire à celui des calmars, utilisant un siphon pour propulser de l'eau et se déplacer. Les ammonites ont montré une diversité morphologique remarquable au cours de leur évolution. De ce fait, l’analyse de leurs fossiles permet aux scientifiques de mieux comprendre l'évolution des céphalopodes et fournit des informations sur la biodiversité passée. Ils fournissent également des indices sur les anciens environnements marins, y compris les conditions océaniques, la température de l'eau et la composition du fond marin. Ces informations sont cruciales pour reconstruire les écosystèmes anciens. Les ammonites ont connu un déclin au cours du Crétacé, culminant avec une extinction massive à la fin de cette période.

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Les amphores

Les amphores étaient les contenants incontournables de l’époque romaine. Chaque région avait sa propre forme d’amphore, la constante restant la présence d’anses verticale et le fond pointu. Cette forme, qui peut paraître étonnante au premier abord, n’a pas été choisie au hasard. Elle permettait en effet de planter les amphores dans le sable lors des embarquements et débarquements afin que celles-ci tiennent droite. Leur forme allongée avec une base étroite et un col étroit permettait de les ranger de manière compacte dans les cales des navires. Les amphores étaient souvent marquées de manière distinctive pour indiquer leur origine, le producteur, le contenu, et parfois la destination. Ces marquages étaient importants pour le commerce et permettaient d'identifier la provenance des produits. Ces récipients étaient scellés pour protéger leur contenu pendant le transport. Le col de l'amphore était souvent fermé avec un bouchon de liège ou de plomb, et parfois scellé avec de la cire. Sur terre, elles étaient transportées par des chariots tirés par des animaux ou par des porteurs humains. Les amphores servaient à transporter différentes sortes de liquides : de l’huile d’olive bien sûr mais aussi du vin ou du garum. Le garum est une sauce faite à base de poisson fermentée, proche dans sa préparation et son goût de la sauce nuoc mam, et servait à relever les plats à base de céréales et pois, sorte de brouets assez insipides consommés seuls.
Moins connu, le transport du bitume de Judée se faisait également par des amphores. Les romains allaient ainsi jusqu’au Liban actuel, sur un terrain plus bas que la mer ou se trouvaient des résurgences de pétrole. L’évaporation naturelle de ce pétrole forme le bitume. Ce matériau était essentiel aux romains car il servait à calfeutrer les bateaux en en recouvrant la coque afin de les étanchéifier.

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Les anciens cadastres de Châteauneuf-les-Martigues

Les classeurs présentés ici présentent les cadastres de la ville de Châteauneuf-les-Martigues ainsi que les généalogies approfondies des familles l’ayant gouverné. La famille de Seytres-Caumont est la famille la plus reliée au Musée. En premier lieu, la famille provient des Seytres d'Avignon, qui ont donné leur nom à la petite rivière qui coule au territoire du pays de Crest, au voisinage de Montélimar. Il faut dire que la famille possédait de grands domaines le long de cette rivière. Dans les actes locaux, les Seytres sont qualifiés de Chevaliers. Antoine de Seytres quitta Montélimar et vint s'établir à Avignon par le mariage de Delfine Spifame, dame de Caumont, dont il a eu la seigneurie. Il engendra deux nouvelles branches familiales, celle des seigneurs de Caumont et celle des seigneurs de Châteauneuf-les-Martigues et de Vaucluse. Les descendants de ces deux branches ont été faits chevaliers des ordres du roi et de ceux du pape. Ils ont eu de beaux emplois et de belles alliances, décrits dans le Nobiliaire de Belleguise (1667-1669). Les Seytres étaient banquiers. Leur grande fortune leur permit de s'allier à la première noblesse du pays, à laquelle ils s'agrégèrent ainsi eux-mêmes. Ils n'eurent qu'une partie de Caumont par l'alliance Spifami, un second tiers fut acquis en 1480 de Geoffroy de Venasque par Olivier de Seytres et la dernière partie de Caumont advint aux Seytres par l'alliance, en 1622, de Louis de Seytres avec Françoise de Grillet, dont la mère Richarde de Pérussis était codame de Caumont, par héritage des Valpergue. Joseph François Xavier de Seytres (1726-1809), seigneur de Vaucluse et de Châteauneuf, a été compris dans la noblesse de la Provence grâce aux fiefs qu'il y possède. Il porte pour armes : d'or à un lion rampant de gueules, à une bande de sable brochant sur le tout, chargée de 3 coquilles d'argent.

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Céramiques médiavales

Les céramiques présentées dans cette vitrine, tous comme les autres objets exposés, sont des vestiges de l’époque médiévale retrouvés dans le vieux village. Celui-ci n’existe malheureusement plus. En effet, au début des années 70 la région se couvre d’autoroutes. Il est alors envisagé de créer une voie rapide reliant Marseille et Martigues, la future Voie Rapide de la Côte Bleue. Au niveau de Châteauneuf-les-Martigues, trois projets sont envisagés : un passage par la chaîne de la Nerthe, dans les hauteurs ; un passage à l’inverse en contrebas, le long de l’étang de Berre ; et un passage à mi-chemin, nécessitant de détruire le vieux village de Châteauneuf. Personne ne pensait que cette dernière solution serait choisie, pourtant c’est bien ce qui a été retenu. Des bulldozers ont ainsi détruit l’intégralité du vieux village en 1972. Les creusements réalisés ont alors fait ressurgir les vestiges médiévaux de la ville, que les habitant les plus passionnés d’histoire se sont empressés de récupérer afin de les protéger au sein du musée. Ils forment aujourd’hui la vitrine qui se trouve devant vous.

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Une sépulture romaine

La tombe située devant vous est une sépulture romaine en tuile ou tombe à caissons. Le squelette de la défunte est toujours à l’intérieur.
A l’extrême gauche, près de la porte d’entrée de la pièce, se trouve un exemple de tombe romaine parmi les plus basiques : il s’agit simplement de tegulae posées à la façon d’une tente. La fabrication et leur disposition au niveau de la tombe à caissons n’est pas différente de celles utilisées pour les toitures, une tuile bombée recouvrant deux tuiles plates afin de les étanchéifier. Entre ces deux modèles de tombes, se trouve une amphore pouvant être utilisée pour servir de sépulture à un enfant
Crémation et inhumation étaient toutes deux utilisées à l’époque romaine. Pour les jeunes enfants, une amphore pouvait être employée : l’enfant était alors inhumé à l’intérieur d’une grande jarre. Evidemment, les sépultures en tegulae étaient l’apanage du peuple, les plus riches se faisant inhumer dans des cercueils en marbre. Cependant, on ne laissait jamais partir un défunt, même très humble, sans offrande. Les lampes à huile comptaient parmi les plus fréquente. De petites fioles de verre, semblables à celles exposées dans la vitrine à votre droite, étaient également déposées en offrande. Ces fioles qui sont en fait des flacons à parfum (balsamaires) servaient à récupérer symboliquement les larmes versées par les membres de la famille lors des funérailles, ou celles des pleureuses professionnelles qu’il n’était pas rare d’engager à cet effet. Ces fioles prenaient alors le nom de lacrymatoires et constituaient pour le défunt une preuve de l’affection que lui portait ses proches.

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Des céréales datant du Néolithique

La barquette que vous avez sous les yeux présente des céréales datant du Néolithique Ancien retrouvées sur le site de la Font-aux-Pigeons. Celles-ci ont été miraculeusement conservées grâce à leur carbonisation. Les habitant du Mésolithique et du tout début du Néolithique, chasseurs-cueilleurs, dépendaient principalement de la chasse, de la pêche et de la cueillette pour leur alimentation. Les céréales sauvages telles que l'orge sauvage, l'avoine sauvage et d'autres graines comestibles étaient fréquemment récoltées dans la nature. Afin de conserver ces céréales, différentes méthodes telles que le séchage, le stockage dans des conteneurs ou des structures spéciales, ou même l'utilisation d'emplacements naturels tels que des grottes ou des abris rocheux étaient employées. De nombreuses meules ont été retrouvées, au Grand Abri comme dans d’autres sites, prouvant la transformation fréquente de ces céréales en farine. En dehors de la carbonisation, les graines peuvent également être préservées par sédimentation rapide, lorsqu’elles sont rapidement recouvertes de couches de sol. Dans des environnements où l'oxygène est limité, comme dans les couches profondes de sédiments ou dans des milieux aquatiques stagnants, la décomposition microbienne est limitée et favorise la conservation des matières organiques, y compris les graines. Dans des environnements secs, comme les déserts, les graines peuvent aussi être préservées par déshydratation. Dans certains sols riches en fer, la formation d'oxyde de fer, également appelé ocre, peut contribuer à la préservation des graines en les entourant d'une matrice solide qui protège contre la décomposition. Les graines retrouvées sont une mine d’information pour les archéologues qui peuvent souvent les dater et les analyser pour en apprendre davantage sur l'alimentation, l'environnement et les pratiques agricoles des sociétés anciennes.

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Ichtyosaures

Les ichtyosaures étaient des reptiles marins qui ont prospéré pendant l'ère mésozoïque, principalement au Jurassique et au début du Crétacé. Ce ne sont pas des dinosaures, mais plutôt des reptiles marins appartenant au groupe des ichthyoptérygiens. Ils avaient un corps fuselé adapté à la vie marine, ressemblant à celui des dauphins d'aujourd'hui. Leurs membres étaient transformés en nageoires adaptées à la natation, avec une structure similaire à celle des cétacés actuels. Bien que vivant dans l'eau, ils étaient des reptiles et devaient remonter à la surface pour respirer de l'air. Il est considéré comme un des plus grands animaux marins de tous les temps avec une longueur d'environ 21 mètres. Les ichthyosaures sont apparus il y a 250 millions d'années, légèrement avant les dinosaures (230 Ma) : ils ont vécu pendant une grande partie de l'ère Mésozoïque, ont été particulièrement abondants pendant la période Jurassique et ont disparu il y a 90 Ma, soit 25 Ma avant l'extinction massive de la majorité des dinosaures. Ils étaient piscivores et vivipares, des fœtus fossiles ayant été trouvés encore dans le ventre de leur mère, ainsi que des restes de bélemnites (calmars) et ammonites. Ils se propulsaient dans l'eau relativement rapidement (jusqu'à 40 km/h) grâce à leurs puissantes nageoires. Comme les dauphins bien plus tard, leur morphologie leur permettait de se déplacer par bonds successifs à la surface de l'eau.

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Pointes de flèches en microlithes

La fabrication de points de flèches en microlithes impliquait un processus de taille et de retouche minutieux pour créer des pointes légères, tranchantes et adaptées à l'assemblage sur un support en bois. La première étape était la sélection du matériau à tailler, généralement du silex ou une autre roche à la fois dure et facile à tailler. Un noyau de pierre était alors préparé en sélectionnant une pièce de taille appropriée. Ce noyau servait de point de départ pour la production d'éclats. En utilisant un percuteur en pierre, en bois ou en os, des éclats allongés et minces étaient ensuite détachés du noyau. Les éclats obtenus étaient ensuite façonnés en triangles ou trapèzes pour former la pointe de flèche. Cela impliquait souvent la retouche des bords pour les amincir et les affûter. La pointe devait être assez fine pour pénétrer la cible, mais suffisamment solide pour ne pas se casser facilement. Des retouches supplémentaires étaient effectuées pour affiner la forme de la pointe et assurer une netteté maximale. Cela pouvait également impliquer la création d'encoches ou de rainures spéciales pour attacher la pointe à l'extrémité de la flèche. Une fois la pointe de flèche fabriquée, elle était fixée à l'extrémité d'une flèche en bois à l’aide d’une pâte composée à 50% de résine de pin et à 50% de cire d’abeille. La pointe était également souvent maintenue en place par des encoches ou des rainures spécialement conçues sur la hampe de la flèche. Les flèches ainsi fabriquées étaient utilisées pour la chasse ou la guerre, selon les besoins de la société préhistorique. Au Castelnovien, les microlithes étaient assemblés sur les flèches de façon à former une sorte de harpon (voir la reconstitution de flèche située dans la vitrine à votre droite). La flèche pénétrait ainsi facilement les chairs de l’animal mais ne pouvait s’en déloger, faisant des dégâts énormes. C’est grâce à ce type de flèche que les grands mammifères, comme l’Auroch pouvaient être chassés. Avec l’avènement du Néolithique 5800 ans avant notre ère, des outils en pierre polie vont également être utilisés. La plupart du temps, en Provence, c’est la jadéite qui sera choisie pour réaliser ces objets lithiques. Vous pouvez admirer plusieurs reconstitutions de ces objets au sein des vitrines.

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A quoi servaient les moules crantées ?

De nombreux fragments de coquilles de moules dont les bordures ont volontairement été affutées et taillées en forme de dents ont été retrouvées sur le site de la Font-aux-Pigeons. Si leur usage est resté pendant longtemps un mystère, nous savons à présent que ces moules crantées ont en réalité été utilisées pour carder le lin, c’est-à-dire séparer la paille de la fibre. La première étape consistait en la récolte du lin une fois la plante arrivée à maturité. Dans un second temps, il fallait séparer grossièrement les fibres des tiges. Pour cela les tiges de lin étaient écrasées puis laisser à tremper quelques heures. Ensuite arrivait l’étape du cardage, les tiges étaient alors comme peignées à l’aide des coquilles de moules crantées. Les crans retenaient alors les fibres, laissant la paille sur place. Une fois cardées, les fibres de lin étaient prêtes à être filées. Cette technique de cardage à l’aide de moules crantées a été inventée par les castelnoviens et reprise ensuite sur d’autres sites.

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Oppida de l'âge du fer autour de l'étang de Berre

Les oppida de l'âge du fer autour de l'étang de Berre sont des sites fortifiés qui témoignent de l'occupation humaine et des échanges commerciaux dans cette région dès le premier millénaire avant notre ère.
Parmi eux, deux se distinguent particulièrement :
Tout d’abord l’Oppidum de Constantine : Situé sur un massif calcaire, ce site domine la plaine de l'étang de Berre. Occupé à partir du milieu du premier millénaire avant notre ère, il servait de garnison, lieu de stockage, sanctuaire votif, centre marchand et étape routière. Les fouilles ont révélé des structures défensives, des habitats et une statue de Jupiter, indiquant une occupation continue durant le Haut-Empire.
Le site voisin de Saint-Blaise est considéré comme la capitale des Ségobriges, un peuple celto-ligure. Occupé dès la fin du VIIe siècle avant notre ère, il est resté un centre important jusqu'à l'époque romaine. Les fouilles y ont révélé des vestiges d'habitats et des infrastructures défensives caractéristiques des oppida.
Ces oppida témoignent de l'importance stratégique, économique et culturelle de la région de l'étang de Berre durant l'âge du fer. Les fouilles archéologiques continuent d'apporter de nouvelles informations sur ces sites, enrichissant notre compréhension de la protohistoire en Provence
Il est à noter qu’OPPIDA 13 est un réseau qui rassemble et fédère des professionnels du patrimoine du pourtour de l’Etang-de-Berre souhaitant valoriser les sites gaulois de ce territoire. Il s’agit d’un espace de réflexion collective sur les enjeux archéologiques au niveau culturel, économique et touristique. Un de ses objectifs est de faire du patrimoine un vecteur pertinent pour l’éducation artistique, culturelle et scientifique en favorisant son accès à tous.

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La beauté au néolithique

De nombreuses perles ont été retrouvées dans les couches néolithiques du site de la Font-aux-Pigeons. L’immense majorité a été façonnée à l’aide de coquillages, particulièrement le cardium et le pectuntulus. De nombreux perçoirs et polissoirs ont également été retrouvés, ce qui nous a permis de retrouver l’ensemble des techniques de fabrication de ces parures de perles dites « discoïdes » ou « rondelles d’enfilage ». En premier lieu les coquille étaient grossièrement taillées en forme de cercle. Ensuite elles sont percées en leu centre grâce à un perçoir en silex. Dans un troisième temps, les côtes du coquillages (ses stries) sont abrasées et polies jusqu’à disparition de la surface d’origine. Ensuite, les perles sont calibrées grâce à un polissoir. Ce dernier consiste en un morceau de roche sculpté d’une rigole associé à une tige en bois ou en os munie d’un bout pointu. Une ou plusieurs perles sont alors enfilées sur la tige qui est ensuite insérée dans la rigole de la pierre. Enfin, afin de calibrer les perles il ne reste plus à l’artisan qu’à actionner la tige au sein de la rigole jusqu’à ce que les perles prennent l’exacte diamètre de celle-ci et que leur pourtour soit parfaitement lisse. Ces perles de coquillages provenant de la mer devaient être un objet d’échange de choix pour commercer avec des populations venant du nord et de l’est. Au cours des fouilles, un certain nombre de lames de quartz hyalin ont d’ailleurs été retrouvées sur le site du Grand Abri alors que cette roche est inexistante dans la région. Nous ne pouvons que supposer que ces dernières ont été échangées avec des population provenant des Alpes contre des perles de coquillages.

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Pointes de flèches à ailerons

Si la métallurgie du cuivre était utilisée, les habitant du Fortin du Saut n’ont pas délaissé l’industrie lithique pour autant, comme l’illustre les nombreuses pointes de flèches en silex retrouvées sur place. Depuis le Castelnovien, leur forme a évolué. Au chalcolithique, la forme de flèche la plus fréquente est dite « à ailerons ». C’est ce type de pointes que vous avez actuellement sous les yeux. Elles ont comme caractéristique de posséder des ailettes ou des ailerons à l'arrière de la pointe. Ces ailettes sont conçues pour stabiliser la flèche en vol, améliorant ainsi sa précision et sa portée. Il existe différents designs d'ailerons, allant des formes simples aux conceptions plus élaborées. Certains ailerons sont plats, tandis que d'autres peuvent avoir une forme incurvée ou des crans pour influencer davantage la stabilité en vol. Pour cette raison, les pointes de flèches à ailerons étaient adaptées à des fins de chasse, où la précision était cruciale, ainsi qu'à des fins militaires, où une portée précise pouvait faire la différence sur le champ de bataille.


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Les trilobites ces animaux de l'ère primaires

Les trilobites étaient une classe d'arthropodes marins qui ont prospéré pendant une grande partie de l'ère primaire, notamment au cours du Cambrien et de l'Ordovicien. Ils ont disparu à la fin du Permien lors de l'extinction massive. Ces créatures étaient caractérisées par leur carapace externe segmentée en trois lobes distincts, d'où leur nom "trilobites". Présentant une variété de formes et de tailles, les trilobites occupaient divers habitats marins, allant des fonds océaniques aux zones côtières. Ils étaient parmi les premiers organismes à développer des yeux composés, ce qui témoigne de leur adaptation à la chasse et à la détection de prédateurs. En raison de leur abondance et de leur diversité fossile, les trilobites sont d'importants indicateurs stratigraphiques pour les géologues. Leur présence dans les couches géologiques permet aux de dater et de corréler des strates rocheuses, ce qui contribue à la reconstruction de l'histoire géologique de la Terre. En tant qu'arthropodes anciens, l'étude des trilobites offre également des informations sur l'évolution précoce des arthropodes et des organismes en général. De plus, l'analyse de leurs fossiles peut fournir des informations sur les anciens écosystèmes marins, y compris la structure des communautés, les interactions prédateur-proie et les conditions environnementales.

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Tumulus de l'âge du bronze

Les sépultures de l’âge du bronze marquent nos paysages aujourd’hui encore puisqu’il s’agit de ce que l’on appelle à présent les Dolmens. On en retrouve sur tout le territoire. La méthode de construction est bien connue : Des pierres sont d’abord dressées à la verticale, avant d’être coiffées de pierres plates posées horizontalement. L’ensemble est ensuite recouvert d’un monticule de roches et de terre accumulées. L’ensemble forme alors un tumulus. La plupart sont des sépultures communes, renfermant l’ensemble des morts d’un village ou d’une même famille, le tumulus étant rouvert à chaque nouvelle inhumation. Cela a provoqué une accumulation de cadavres. Si aujourd’hui, la plupart du temps, seuls les dolmens ont subsisté sans leur tumulus, cela s’explique par l’arrivée des romains. Grands constructeurs, ils ont récupéré les roches contenues dans les tumuli afin de les utiliser comme blocages à l’intérieur des murs de différents monuments ou la construction de routes. Toutefois ils ont préféré ne pas toucher aux dolmens. En effet, transporter de si grandes et lourdes pierres aurait été compliqué. De plus les populations locales avaient gardé la mémoire de ces sépultures et transmis ce savoir aux romains qui n’ont pas voulu attenter directement à la dernière demeure des morts. Au fil du temps, l’utilité des dolmens a été oubliée mais la crainte qu’ils inspiraient a perduré. C’est pourquoi les hommes les ont surnommés « roche aux sorciers » ou « roche aux fées ».

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